© CDHS - SAINT-CLEMENT - 2019
© CDHS - SAINT-CLEMENT - 2019

Bienvenue

sur l’Espace de…

« Joson et La Poux »

Après 4 ans et 11 mois de captivité Après 4 ans et 11 mois de captivité Le Retour de Joson Le Retour de Joson Jeudi 3 mai 1945 Jeudi 3 mai 1945 Sur les traces de Joson  + 70 ans après Sur les traces de Joson  + 70 ans après Le contexte en 1939 Le contexte en 1939 Le parcours de Joson Le parcours de Joson La captivité de Joson La captivité de Joson La déclaration de guerre La déclaration de guerre Pendant ce temps dans les Vosges Pendant ce temps dans les Vosges La seconde  Guerre Mondiale Après 4 ans et 11 mois de captivité Après 4 ans et 11 mois de captivité Le Retour de Joson Le Retour de Joson Jeudi 3 mai 1945 Jeudi 3 mai 1945 Sur les traces de Joson  + 70 ans après Sur les traces de Joson  + 70 ans après Le contexte en 1939 Le contexte en 1939 Le parcours de Joson Le parcours de Joson La captivité de Joson La captivité de Joson La déclaration de guerre La déclaration de guerre Pendant ce temps dans les Vosges Pendant ce temps dans les Vosges Page précédente Page précédente PARCOURS DE JOSON STALAG II A FUNFEICHEN STALAG II A FUNFEICHEN AK C456 TUZEN AK C456 TUZEN STALAG II E SCHWERIN STALAG II E SCHWERIN La Mer Baltique, Poischendorf GERSDORF GERSDORF LA SURVIE DE JOSON LA SURVIE DE JOSON LETTRES ET COLIS LA FAIM DES CHANSONS SES DESSINS QUELQUES LETTRES CAHIER DE JOSON CAHIER DE JOSON RENE SAPPEZ, camarade de captivité de Joson PARCOURS DE JOSON STALAG II A FUNFEICHEN STALAG II A FUNFEICHEN AK C456 TUZEN AK C456 TUZEN STALAG II E SCHWERIN STALAG II E SCHWERIN La Mer Baltique, Poischendorf GERSDORF GERSDORF LA SURVIE DE JOSON LA SURVIE DE JOSON LETTRES ET COLIS LA FAIM DES CHANSONS SES DESSINS QUELQUES LETTRES CAHIER DE JOSON CAHIER DE JOSON RENE SAPPEZ, camarade de captivité de Joson
La faim Tout prisonnier quel qu’il soit, est un homme qui a eu faim. Tous ont souffert de ce mal au moins dans les jours qui ont suivi la capture, dans les wagons pendant le transfert en Allemagne, pendant les premières semaines au camp. Ceux qui sont restés jusqu’au bout, comme Joson , l’ont connue à nouveau dans les derniers mois, de l’été 1944 au printemps 1945. Ils l’ont connu en eux. Torture physique, creux permanent dans les estomacs vides, affaiblissement et dérèglement des fonctions vitales ; mais aussi obsession morale qui vide le cerveau de toute pensée autre que celle de la nourriture absente. L’obsession de la nourriture Entre les deux périodes de la faim véritable, les conditions de ravitaillement ont été plus supportables. Les rations alimentaires servies par les Allemands sont devenues plus régulières et plus consistances. Elles ont été toujours insuffisantes. Elles ont diminuées en quantité à mesure que l’Allemagne elle-même devait s’imposer des restrictions, surtout à partir de 1943. Ce fut, par excellence, le temps des ersatz : pain de son mêlé de diverses farines ; boudins au contenu solide indéfinissable, en tout cas dépourvus de sang, margarine semblable à de la graisse à chaussure, marmelade au goût étrange, boisson baptisé thé, en réalité simple décoction d’herbes ou de branchages pris à la végétation locale. Au début, Joson trouvait encore des pommes de terre dans la gamelle. Après les patates ont été remplacées par les ignobles rutabagas, à manger avec une cuillère car c’était tellement clair ! Une autre variante au stalag IIE : il était servi un nouveau légume en 1942 : le Schopfgemüse . Il s’agissait de feuilles de betteraves à sucre apprêtées comme des épinards. Joson n’aimait pas le Schopfgemüse. Quelle impression désagréable on peut ressentir quand le sommeil ne vient pas parce qu’on a l’estomac vide. Pour accentuer encore cette souffrance, la mémoire rappelle les bons gueuletons d’avant-guerre mijotés par Valérie. Joson se voyait comme s’il était à table les délicieux hors-d’œuvre qui commençaient le repas ; il sentait le fumet d’un poulet doré à point que l’on découpe, l’eau venait à la bouche en revoyant les crèmes, les gâteaux, les tartes aux brimbelles ou mirabelles qui terminaient le repas. Et encore l’estomac de Joson se tortillait sans qu’il puisse le calmer. Comme se serait bon d’engloutir une modeste bouchée ! Joson s’est juré de ne se priver de rien quand il rentrerait en France mais en attendant, il ne dormait pas. La souffrance continue, son estomac s’agite de plus en plus et rien ne peut le calmer.
La Faim…
© CDHS - SAINT-CLEMENT - 2019
© CDHS - SAINT-CLEMENT - 2025

Bienvenue

sur l’Espace de…

« Joson et La Poux »

La seconde  Guerre Mondiale Page précédente Page précédente Après 4 ans et 11 mois de captivité Après 4 ans et 11 mois de captivité Le Retour de Joson Le Retour de Joson Jeudi 3 mai 1945 Jeudi 3 mai 1945 Sur les traces de Joson  + 70 ans après Sur les traces de Joson  + 70 ans après Le contexte en 1939 Le contexte en 1939 Le parcours de Joson Le parcours de Joson La captivité de Joson La captivité de Joson La déclaration de guerre La déclaration de guerre Pendant ce temps dans les Vosges Pendant ce temps dans les Vosges LA SURVIE DE JOSON LETTRES ET COLIS LA FAIM PARCOURS DE JOSON EN KG CAHIER DE JOSON CAHIER DE JOSON LA SURVIE DE JOSON LETTRES ET COLIS LA FAIM PARCOURS DE JOSON EN KG CAHIER DE JOSON CAHIER DE JOSON
La faim Tout prisonnier quel qu’il soit, est un homme qui a eu faim. Tous ont souffert de ce mal au moins dans les jours qui ont suivi la capture, dans les wagons pendant le transfert en Allemagne, pendant les premières semaines au camp. Ceux qui sont restés jusqu’au bout, comme Joson , l’ont connue à nouveau dans les derniers mois, de l’été 1944 au printemps 1945. Ils l’ont connu en eux. Torture physique, creux permanent dans les estomacs vides, affaiblissement et dérèglement des fonctions vitales ; mais aussi obsession morale qui vide le cerveau de toute pensée autre que celle de la nourriture absente. L’obsession de la nourriture Entre les deux périodes de la faim véritable, les conditions de ravitaillement ont été plus supportables. Les rations alimentaires servies par les Allemands sont devenues plus régulières et plus consistances. Elles ont été toujours insuffisantes. Elles ont diminuées en quantité à mesure que l’Allemagne elle-même devait s’imposer des restrictions, surtout à partir de 1943. Ce fut, par excellence, le temps des ersatz : pain de son mêlé de diverses farines ; boudins au contenu solide indéfinissable, en tout cas dépourvus de sang, margarine semblable à de la graisse à chaussure, marmelade au goût étrange, boisson baptisé thé, en réalité simple décoction d’herbes ou de branchages pris à la végétation locale. Au début, Joson trouvait encore des pommes de terre dans la gamelle. Après les patates ont été remplacées par les ignobles rutabagas, à manger avec une cuillère car c’était tellement clair ! Une autre variante au stalag IIE : il était servi un nouveau légume en 1942 : le Schopfgemüse . Il s’agissait de feuilles de betteraves à sucre apprêtées comme des épinards. Joson n’aimait pas le Schopfgemüse. Quelle impression désagréable on peut ressentir quand le sommeil ne vient pas parce qu’on a l’estomac vide. Pour accentuer encore cette souffrance, la mémoire rappelle les bons gueuletons d’avant-guerre mijotés par Valérie. Joson se voyait comme s’il était à table les délicieux hors-d’œuvre qui commençaient le repas ; il sentait le fumet d’un poulet doré à point que l’on découpe, l’eau venait à la bouche en revoyant les crèmes, les gâteaux, les tartes aux brimbelles ou mirabelles qui terminaient le repas. Et encore l’estomac de Joson se tortillait sans qu’il puisse le calmer. Comme se serait bon d’engloutir une modeste bouchée ! Joson s’est juré de ne se priver de rien quand il rentrerait en France mais en attendant, il ne dormait pas. La souffrance continue, son estomac s’agite de plus en plus et rien ne peut le calmer.